De Belgique, le régiment gagne par étapes, la région de Senlis. Il gagne de là la région de Soissons où il est employé jusqu’au 8 février, à des travaux aux environs de Celles sur Aisne et Crécy au Mont, puis la région de Berry au Bac, où il travaille à nouveau au sud de l’Aisne jusqu’au 20 mars.
Le 28 mai, après le succès de l’ennemi au Chemin des Dames, le 8ème R.I. est embarqué en auto et transporté rapidement dans la forêt de Laigue, d’où il gagne à pied la région de Courtieux.
Le 31 mai, il se porte à Courtençon, dépasse Coeuvres et revient dans la direction du nord à Amblemy, où il reçoit l’ordre de garder la rive sud de l’Aisne, face à Fontenoy.
Vertefeuilles
L’ennemi attaque sans répit et menace la forêt de Villers-Cotterêts. Le 2 juin, le régiment reçoit l’ordre de se porter en toute hâte vers la forêt de Retz.
Le 3 juin, l’ennemi réitère ses attaques sur la ferme Vertefeuilles – Bonne Maison, et sur la lisière de la forêt. Le 273ème R.I. doit abandonner Vertefeuilles devant la violence de l’ennemi. Irrésistiblement, le 1er bataillon contre-attaque, reprend la ferme et reste inébranlable.
Pendant ce temps, le 2ème bataillon assurait magnifiquement la défense du village de Dommiers.
Le 6 juin, le régiment relevé rejoint en camions la 2ème D.I. engagée à La Ferté Milon, et le 8 juin, relève un régiment dans le secteur de Saint-Vaast (faubourg de la Ferté Milon).
Pertes de ces attaques :
OFFICIERS : 2 tués, 7 blessés.
TROUPE : 49 tués, 8 disparus, 234 blessés.
Le Bois Boche.
Le 29 juin, l’ordre est donné de s’emparer des avant-postes ennemis sur tout le secteur de la D.I. Ce même jour, l’ordre recevait un commencement d’exécution, et le 30 juin, le Bois Marais, le Bois Boche et le Bois Carré tombaient entre nos mains. Enfin, le 4 juillet, le succès était complété par la prise du « Chemin Creux », où l’ennemi se cramponnait désespérément.
Pertes de cette attaque :
OFFICIERS : 1 tué, 3 blessés.
TROUPE : 29 tués, 7 disparus, 126 blessés.
Offensive de l’Ourcq.
L’offensive victorieuse de l’Ourcq se déclanche le 18 juillet. D’abord réserve de la D.I., le 1er bataillon prend l’attaque à son compte le 20 juillet, dépasse Maubry et s’empare de Ressons et Tréville, malgré la résistance des défenseurs.
Fortement contre-attaqué, il se bat corps à corps et reste sur les emplacements conquis.
Pendants ce temps, le 2ème bataillon prend le bois de Latilly. L’attaque est reprise à la tombée de la nuit ; les deux bataillons traversent le Wadon et s’emparent de la ferme Le Chêne, du bois des Savards et du château de Montigny et atteint la route nationale n° 37. Le régiment continue sa progression les 23 et 24 juillet, atteint le Ru Garnier et la voie ferrée Château-Thierry – Nanteuil-notre-Dame, dans la direction Bruyères-Fère-en Tardenois, nettoyant ainsi une profondeur de terrain de 12 kilomètres.
Le 8ème R.I. obtient sa sixième citation à l’Ordre de l’Armée, qui lui donne droit au port de la Fourragère à la couleur de la Légion d’Honneur. Cette distinction lui sera conférée le 4 octobre 1919 par le maréchal Pétain, commandant en chef les armées de l’Est.
Pertes de cette offensive :
OFFICIERS : 5 tués, 15 blessés.
TROUPES : 148 tués, 26 disparus, 679 blessés.
L’Ailette.
Retiré de la bataille de l’Ourcq le 27 juillet 1918, le régiment fut mis en réserve pendant dix jours dans la zone des anciennes premières lignes, au nord-ouest de Château-Thierry, puis mis à la disposition du général Mangin, commandant la Xème Armée, il fut rapproché du front de l’Aisne.
Engagé de nouveau le 20 août, il mène jusqu’au 29 une série de durs combats contre la garde prussienne, dans la région de Pont-Saint-Mard. C’est de nouveau pour le 8ème R.I., l’occasion de remporter d’autres succès, et il se distingue encore en enlevant à l’ennemi la ferme de « Malhôtel ».
Relevé dans la nuit du 30 au 31 octobre, le régiment va cantonner dans la région de Rethondes.
Pertes de ces combats :
OFFICIERS : 4 tués, 1 disparu, 7 blessés.
TROUPE : 76 tués, 43 disparus, 382 blessés.
Secteur d’Alsace.
Transporté par voie ferrée en Alsace, le 8ème R.I. tient le secteur du 17 septembre au 26 octobre. Secteur calme, troublé quelquefois cependant par des coups de mains réciproques.
Retiré le 20 octobre, le régiment gagne par étapes, la région de Nancy, où il doit prendre part dans la Xème Armée, à une grande offensive, mais la Victoire de nos Armées à obligé l’ennemi à demander grâce. Dans la journée du 11 novembre.
Le 8ème R.I. apprend l’Armistice et en témoigne une joie digne et grave.
Occupation rhénane.
Joyeux et fier, le régiment a l’honneur de traverser les lignes un des premiers et de pénétrer en Lorraine reconquise aux environs de Metz, d’entrer le premier à Sarrelouis. Puis traversant les provinces rhénanes, il participe le 14 décembre, au premier défilé triomphal des troupes françaises à Mayence et à Wiesbaden.
Puis, le 8ème R.I. va organiser le secteur nord-est de la tête de pont dans le Taunus rhénan.
Le 1er mars 1919, les trois bataillons du régiment s’embarquaient pour revenir dans leurs garnisons respectives qu’ils avaient quittées cinq ans auparavant et où une réception enthousiasme leur était réservée.
Avec quelle fierté le 8ème peut regarder en arrière les cinquante et un mois de durs combats qu’il vient de mener :
« Régiment d’élite » - « Magnifique régiment au glorieux passé » - « Valeureux et fier régiment qu’animent la plus belle ardeur combative et le plus noble esprit de sacrifice » - Tels sont les termes élogieux qui qualifient le régiment dans ses dernières citations.