C'est vers 1380 que l'église paroissiale et le presbytère furent transférées hors de l'enceinte du Château suivant la convention de Mgneur Jean de Cherchemont.
L'Église de Pernois, entièrement construite en pierre, serait pourtant malgré les chapelles formant transept dont elle est pourvue, un monument bien modeste, si sa nef qui paraît dater du XIième ne la rendait digne d'intérêt.
L'édifice est construit sur un plan qui dessine une croix latine; l'abside est tracée en hémicycle.
La façade principale, limitée par deux contrefort à glacis, entre lesquels s'ouvre le portail, est surmontée d'un pignon épointé et terminé par une sorte d'encorbellement moderne, sur lequel s'élève le clocher simple cube de charpente supportant une petite pyramide, le tout revêtu d'ardoises.
Le Portail - pratiqué dans une muraille légèrement en saillie sur le nu de la paroi du pignon, avec lequel elle est reliée par un glacis - est amorti en arc surbaissé et encadré dans une arcade en plein cintre qui se compose d'un tore compris entre deux moulures secondaires. Une archivolte règne au-dessus, munie en son milieu d'une clef sculptée (elle représentait la tête d'un évêque et une crosse très frustre et à ses extrémités, de deux têtes humaines, aussi mal conservées).
Le pignon est percé d'une ouverture ovale, placée dans le sens de la largeur et peu ancienne.
La façade du nord offre une muraille unie, ajourée par deux fenêtres cintrées dont les arêtes sont abattues. Elle est surmontée d'une corniche en forme de talon renversé.
De ce côté, on accédait dans l'église par une petite porte, assez étroite mais qui ne manque pas d'intérêt, car son linteau est orné d'une arcade, en forme de trilobe, ou plutôt de demi quadrilobe, constitué par un simple biseau, qui semble appartenir à la fin du XIIlème siècle ou au début du suivant. A l'extrémité des deux angles rentrants de ce demi quadrilobe, sont sculptées, contre le tympan, d'un côté une tête d'homme, de l'autre une tête de femme; -Adam et Eve sans doute. L'homme est coiffé d'un de ces bonnets connus/ en patois picard, sous le nom de "calipettes", devenus aujourd'hui l'apanage exclusif des femmes, mais autrefois communément portés par les hommes et surtout par les paysans, comme on peut le constater, çà et là, dans diverses sculptures de la Cathédrale d'Amiens et notamment sur la tête du jardinier, donateur prétendu du terrain où fut construit la basilique amiénoise. C'était la coiffure de prédilection des "bonnes gens des villes dentour d'amiens". - La femme a sa chevelure recouverte par une simple coiffe.
Dans le tympan dessiné par l'arcade, un ornement presque effacé avait été sculpté, on n'y distingue plus que trois canaux, disposés en éventail, entre deux sillons ondulés placés horizontalement.
Les extrémités du linteau sont supportées par deux corbeaux sculptés et représentant d'un côté un crapaud, de l'autre, un visage grotesque accroupi sur de courtes jambes.
Le transept, bien que de même aspect que la nef, date seulement du XVIIème siècle.
Intérieurement, on remarque surtout, dans l'église de Pernois, l'ampleur des talus et des ébrasements, - d'ailleurs remaniés, - des fenêtres de la nef. Celle-ci, la croisée du transept et le choeur possèdent une voûte unique, recouverte d'un enduit, mais les chapelles qui forment les bras du transept ont seulement des plafonds.
Des croix de consécration sont visibles sur les parois de la nef, fait absolument normal dans l'église d'un village où les évêques d'Amiens possédaient une maison de campagne et dont ils étaient les Seigneurs du reste, peu d'objets mobilier méritent d'y fixer l'attention
Notons toutefois une console portant écu, timbré d'une couronne de marquis et chargé d'un chevron accompagné de trois coquilles, posées 2 en chef et 1 en pointe) ce sont les armes de Henri Feydou de Brou, évêque d'Amiens de 1692 à 1706. (d'azur au chevron d'or accompagné de trois coquilles de même posées en 2 et 1)
Non loin de là, une statue équestre de Saint-Martin divisant son manteau paraît dater du début du XVIème siècle, enfin, dans le sanctuaire, deux bustes reliquaires représentent Saint Ignace et Saint-François-Xavier. Ce sont des sculptures en bois du début du XVIIIème siècle.
Sur l'emplacement du cimetière qui entourait l'église, on remarque encore le fût d'une ancienne croix de pierre, et surtout une croix en fer forgé dont les bras sont terminés par de très belles fleurs de lis ajourées. Cette ferronnerie du XVIIIème siècle se dresse sur la tombe de la famille Thuillier de Pernois. Cette croix a disparu.
En 1715 , église neuve. Portail de gauche à un linteau monolithe avec deux têtes aux pointes et deux autres par dessous avec fond de baptême en marbre de Boulogne donné par Mr de la Motte ainsi qu'un très bel ornement brodé, dans le coeur est une belle croix processionnelle en cuivre du XVIIIème et deux bustes de St Ignace et St François Xavier avec des reliques. Le clocher est Statuettes Ste Catherine, la Ste Vierge
La Porte principale est en plein cintre avec un tore, l'archivolle est soutenu par 2 têtes et surmontée d'un buste d'évêque tenant une croix à gauche et à droite une branche d'arbre à une console de statue. Dans l'église sont les armes de l'Evêque Feydou de Brou avec couronne de Marquis. Deux chapelles latérales ajoutées par Mr de la Motte.
Près de la petite porte de l'église on lisait l'inscription suivante:
CI GIST M. JEAN DE VAUCHEL CURÉ DE PERNOY QUI A FONDÉ LA CONFRÉRIE DU ROSAIRE DÉCÉDÉ LE 16 DE
DÉCEMBRE 1732, AGÉ DE
72 ANS ET CURÉ DE LA PAROISSE