Au petit Château, on loge à pied et à cheval ; telle est l’enseigne qu’0n déchiffre avec peine sur une façade de la rue du Bas, à Pernois. L’antique hôtellerie ne diffère de ses contemporaines, déjà étudiées, que par deux énormes pignons à gradins surmontés de tuyaux de cheminées, le tout en pierres. L’intérieur a été modernisé ; un vieux colombier qui existait encore il y a quelques années a disparu. Ce vestige des siècles passés est en bien triste état; il mériterait cependant un meilleur sort et il devrait être conservé mieux que ne l’a été son voisin, le château des évêques d’Amiens.
En 1726, Marie-Marthe du Candas, veuve du sieur Desjardins en son vivant procureur au bailliage d’Amiens, loue son immeuble. L’acte est passé devant Nicolas Hirondart, lieutenant de la terre et seigneurie de Pernois, Halloy et St-Hilaire, assisté de son greffier. La dame se réserve, quand elle viendra à Pernois, une chambre et une salle; probablement la grande pièce du rez-de- chaussée.
Elle défend de mettre dans son pré des bêtes « alène » dont "l'allenne » nuirait aux arbres ! Suivent une foule de clauses dont la minutie étonne à notre époque. La maison principale était alors couverte de tuiles, les communs de chaume. A la fin du XVIIIème siècle, les propriétaires été les Froidure.