Pernois d'hier ... « ... rien d'agréable pendant la belle saison comme la verdoyante vallée qu'arrose la petite rivière de la Nièvre, qui prend naissance entre Lavigne et Bonneville, traverse Canaples, où elle se trouve grossie en aval et à gauche par la rivière d'Havernas, à droite par la Fieffes, venant de Montrelet ; la Nièvre passe ensuite à Halloy, à Pernois, à Berteaucourt-les-dames, à Saint-Léger-les-Domart, à Saint-Ouen et à Flixecourt, et afflue à la Somme entre l'Étoile et les Moulins-Bleus, en face de Condé-Folie après un parcours de dix-huit kilomètres.
De l'Étoile à Pernois, un chemin très agréable et presque toujours ombragé côtoie la rivière et la ligne du chemin de fer de Gamaches à Doullens.
Pernois est un village du canton de Domart-en-Ponthieu, situé à sept km de son chef-lieu, à dix-neuf km de Doullens et à vingt-trois km d’Amiens.
Il est établi sur la rive droite de la Nièvre ; sa rue principale, qui est parallèle à la rivière, se trouve au pied d'un versant sur lequel s'étage gracieusement le reste de ses habitations. (Extrait Le Magister de Pernois par Alcius LEDIEU)
Sous l'ancienne monarchie, la seigneurie de Pernois appartenait aux évêques d'Amiens, le domaine consistait alors en château, maison, cens, terres, bois, prairies, vignes et censives. D'après un dénombrement de 1539, le château se composait d'un beau bâtiment contenant dix-huit à vingt chambres, salles, garde-robe, chapelle, étables, granges, colombier et donjon, le tout couvert en tuiles, et le logis du fermier avec ses étables, jardins, parc et huit journaux de terre...
... «Le château de Pernois, dit Dusevel, n'offre plus qu'une vaste solitude. Le silence règne partout dans ses appartements déserts. On aperçoit encore sur les poutres des planchers des traces de peinture et dorure seuls reste de la magnificence des prélats qui l'habitèrent. Ses jardins, ses bosquets, ses pièces d'eau ont été en partie détruits, et, des chambres hautes de cet édifice, l'œil n'erre plus que sur une campagne couverte de moissons ...»*
LIMITES
Son territoire est limitrophe avec sept communes, au nord : BERNEUIL ; au nord-est : FIEFFES-MONTRELET ; à l'est : CANAPLES ; au sud-est : HALLOY les PERNOIS ; au sud : VIGNACOURT ; au sud-ouest : BERTEAUCOURT les DAMES et à l'ouest : St LEGER les DOMART.
POPULATION
En 1469 • 23 feux; en 1698 : 350 h.; en 1724 : 97 feux et 253 h.; en 1725 : 100 feux et 267 h.; en 1726 : 102 feux et 281 h.; en 1760 : 91 feux; en 1772 : 127 feux et 422 h.; en 1790 : 130 feux et 560 h.; et au dernier recensement de 1982 : 508 h.
PRONONCIATION LOCALE
- en pic. : parnou, pernwo, pernwé, pernwou
- en Fr. : pernwa
ANCIENNES DEPENDANCES
En 1890 PERNOIS comptait 505 habitants sur 549 : centre administratif, scolaire et religieux. Les quarante-quatre Habitants formant la différence se groupaient en trois hameaux ainsi dénommés :
- CLERY : 7 habitants et situé à sept cents mètres,
- BELLETTRE : 12 habitants et situé à six cents mètres,
- SOUDET : 25 habitants et situé à sept cents mètres.
RELIEF DU SOL ET EAUX
La vallée de la Nièvre (affluent de la Somme) est bordée de vallons au sud et au nord. L'altitude culminante est de 141 m au lieu-dit "Le Boulois». Le sol de la commune appartient aux formations tertiaire et quaternaire, il est en partie marécageux le long de la Nièvre.
Quelques sources : les lieux-dits :"la Bouise», "la Fontaine bouillante» "Le Ruissoire".
UN PEU D'HISTOIRE
Pernois faisait partie du Doyenné de Vignacourt de l'archidiaconé et du diocèse d’Amiens ; Place sous le vocable de St Martin. Placé sous la protection de l'Évêque la chapelle de St Nicolas fondée le 3 avril 1339, dans la maison de l'Évêque, elle fut transférée en la Cathédrale d’Amiens au Pilier vert, par l'Évêque Jean de Cherchemont, suivant une convention du 26 janvier 1372. Grenier attribue à Pernois une bulle du Pape Eugène confirmant les possessions du prieuré conventuel (chanoines réguliers) de Sancti Martini de Petronoso, en 1152. Cependant il est reconnu par tous les auteurs que, en 1200, l'Évêque Thibault d'Heilly institua dans son château quatre chanoines réguliers qu'il tira du prieuré de Saint Laurent aux Bois, près d'Heilly. Lorsque les religieux de Saint Laurent se retirèrent à Lihons, en 1205 ceux de Pernois les y suivirent, et l'Évêque Guillaume de Maçon établit à leur place deux chapelains séculiers en 1293. Le 2 septembre 1367 l'église, qui jusque-là se trouvait dans le château, fut transférée à l'extérieur là où elle se trouve actuellement. Pernois était rattaché à la Prévôté de Beauquesne qui dépendait du Bailliage d'Amiens, Rattaché à l'Election de Doullens et de 1 Intendance de Picardie et au Grenier à sel de la même ville, -la Seigneurie (avec celle de Halloy) : maison à Pernois, 360 journaux de terre 18 de près, 110 de bois (en 1390) appartient à l'Évêque d'Amiens par acquisition de Jean de Nouvion Seigneur de Thièvres et de Colais de Mailly sa femme. Selon M. Darsy, l'abbaye de St Lucien de Beauvais aurait échangé ce bien contre Pissy en 1282. L'Evêque Guillaume de Maçon le réunit à la manse épiscopale vers l'an 1306. De nombreux fiefs, mouvant de la Seigneurie de Pernois y étaient situé